Martial Romero, Photographe amateur

# Temps-Méchants

Bienvenue sur mon site ayant pour thème, la chasse à l'orage.
Vous y trouverez mes clichés, montrant un aspect de la nature qui mérite d'être "découvert".

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Il ne faut pas oublier que la chasse à l'orage comporte des risques auxquels le chasseur est en permanence exposé, de grands risques, dont certains peuvent devenir mortels s'ils sont négligés. On ne chasse pas l'orage pour "tester", "voir ce que c'est", sous peine de risquer de se faire chasser par l'orage lui même. Nous chassons l'orage car nous sommes passionnés par les phénomènes météorologiques remarquables, et connaissons le ciel sous toutes les coutures.

Ce qui se trouve au dessus de notre tête est une véritable source d'inspiration, une bible de connaissance quasiment infinie, qui nous dévoile chaque jour de nouvelles pages toutes aussi fascinantes les unes que les autres.
La chasse à l'orage est une véritable complicité entre le chasseur et le nuage, le but n'est pas de décrocher le cliché le plus exceptionnel du monde, mais de contempler la magie du spectacle que nous offre la vie d'un simple nuage.

# Prologue

Ecoutons ensemble l'histoire de la vie d'un orage ( j'ai inventé cette histoire pour vous expliquer vaguement le fonctionnement d'un orage et le spectacle qui est à contempler. Aux yeux d'un chasseur d'orage aguéri ou bien d'un passionné de météo, le texte comporte des erreurs ).

Une belle journée chaude et ensoleillée semble s'annoncer. Alors que la plupart des gens commencent à s'installer dehors pour en profiter pleinement, ils ne pensent pas qu'au même moment, un chasseur d'orages se prépare lui aussi pour cette journée chaude et ensoleillée, mais pas pour les mêmes raisons.

# Chapitre 1

L'après midi bat son plein, le ciel est d'un bleu éclatant. La température monte progressivement, les gens discutent paisiblement autour d'une table à l'ombre d'un arbre du jardin. Le chasseur d'orages arrive sur place et s'installe lui aussi confortablement à l'ombre pour résister à cette chaleur écrasante.

# Chapitre 2

L'heure passe, et les premiers signes annonçant un changement imminent du temps apparaissent, passants innaperçus pour notre groupe de personnes profitant du soleil. L'air commence à s'humidifier, le carburant essentiel pour notre orage.
Cette humidité commence à voiler très faiblement notre ciel bleu, pas assez pour vraiment s'en apercevoir.

Le temps devient lourd, l'humidité couplée à la chaleur crée une condition difficilement supportable. Notre groupe de gens remarquent que le temps devient lourd mais continuent leurs activités.

Pendant ce temps, imperceptible à l'oeil nu, l'air chaud au sol qui contient de la vapeur d'eau commence à monter en altitude, tout en se refroidissant et en se chargeant en humidité au fur et à mesure de son ascension. Arrivé à une certaine altitude, lorsque le refroidissement atteint une température dite "critique", la vapeur d'eau se met à condenser, et à former petit à petit une boule nuageuse blanche à l'aspect moelleuse. Je viens de naître, et je m'appelle Cumulus.
Notre chasseur d'orage remarque inévitablement ce phénomène, qu'il appelle Convection.

# Chapitre 3

De multiples petits nuages moelleux commencent à apparaitre sur une zone bien déterminée, la zone instable, que notre chasseur d'orage à anticipé. Notre groupe de gens finit par remarquer l'apparition de ces nuages, et se demande bien d'où ils viennent.
Moi, petit nuage appelé Cumulus issu du démarrage de la convection, continue mon ascension tout en grandissant et en me déplacant malgré moi. Je me plait bien ici. Je suis composé de millions de petites particules d'eau, et le chasseur d'orage me considère comme étant un nuage instable et très intéressant. Je suis d'un blanc éclatant qui fait mal aux yeux, c'est dû à la réverbération du soleil sur moi.

J'ai maintenant atteint une ampleur très imposante en peu de temps. Je suis sur le point de changer de nom, je ne suis presque plus un bébé maintenant. Je ne peux plus arrêter mon ascension, de puissants vents verticaux me propulsent vers le haut, en me refroidissant de plus en plus. Ma composition change, ma température est devenue tellement basse que mes particules d'eau cristalisent en infimes cristaux de glace. Ma structure est maintenant si dense qu'elle ne peut plus laisser passer la lumière du soleil, ma base s'assombrit de manière significative, je suis vraiment en pleine forme !

Le chasseur d'orage me suit de très près désormais, il me suspecte d'avoir de mauvaises intensions, de même que le groupe de personnes de tout à l'heure. Ils pensent que je vais atteindre le stade d'orage et faire pleuvoir, c'est vraiment super, j'aime faire peur !
J'ai maintenant atteint une taille impressionnante, je suis suffisament grand maintenant pour apparaître sur les images satellite, je n'en demandais pas tant...

# Chapitre 4

J'ai un problème, je n'arrive plus à grandir, quelque chose bloque mon ascension. J'ai atteint ma hauteur maximale, l'atmosphère m'empêche d'aller plus haut, ça m'énerve.
Mais j'ai trouvé une alternative! Puisque je ne peux pas monter plus haut, je n'ai qu'à grossir et m'élargir sur les côtés. Ma base devient de plus en plus noire et large, et mon sommet s'étire considérablement et forme à présent une enclume dans le ciel, mon réservoir, là où je suis en train de stocker toute ma puissance. La température de mon sommet frôle les -70°C, je viens de changer de nom et à partir de maintenant vous allez devoir m'appeler Cumulonimbus, car j'ai franchi l'étape décisive qui me séparait du stade de l'orage.
Le chasseur d'orage avait raison de se méfier de moi, car maintenant plus rien ne m'arrêtera, et il est temps de vous faire voir ma fureur !

# Chapitre 5

Maintenant que je suis adulte, je n'ai plus besoin d'aide pour avancer, je peux alors décider moi même de l'endroit où je vais aller, j'ai mes propres règles. Ma base commence à lâcher d'intenses précipitations, formant un rideau de pluie très net et redoutable. Ma taille est tellement grande maintenant que le chasseur d'orage ne peut même plus suivre mon développement, il n'a qu'à bien se tenir.

Je commence à générer des décharges électriques à l'intérieur de ma masse nuageuse. On les appelle des éclairs intra-nuageux. Je continue de grossir et de m'intensifier. Les vents qui me traversent sont très puissants, j'aspire tout l'air chaud qui se trouve sous ma base, le refroidit violemment jusqu'à ce qu'il atteigne mon sommet et puis le fait redescendre complètement glacé, je m'auto-alimente.

Ma force ne cesse d'augmenter, et je commence à faire tomber la grêle ainsi que la foudre au sol. Les vents qui me composent sont si puissants qu'ils se ressentent à même le sol, je peux alors générer des rafales de vents parfois destructices.

Le chasseur d'orage se trouve en périphérie de ma zone de précipitations, il est malin, mais pas pour autant à l'abri, faisons lui un peu peur. J'arrive à générer un impact de foudre qui tombe loin de ma position, on appelle ça un éclair extra-nuageux.

# Chapitre 6

Au secours ! J'ai un problème ! J'ai brûlé tout le carburant disponible dans l'air, je n'ai plus rien à manger. Si je ne trouve pas rapidement une nouvelle zone riche en humidité, en air instable, je risque de perdre en puissance et de mourrir. Mais j'ai quand même suffisamment de réserves en moi pour subsister un peu. Je fait s'abattre le chaos en bas. Je produit des rafales à l'avant qui sèment la pagaille, mes grêlons de plusieurs centimètres de diamètre détruisent tout sous moi, mes impacts de foudre ont l'air d'endommager toutes les installations électriques au sol et de perturber tous les champs magnétiques, à l'arrière mes pluies dramatiques créent des inondations sévères... Je suis fier de moi, on va parler de moi comme étant un orage violent.

# Chapitre 7

Je me dirige dans une zone bien trop stable et trop sèche. Je n'ai malheureusement plus de force pour vous tenir compagnie, je suis sur le point de mourrir... Je ne génère plus de grêle et quasiment plus de foudre, je n'ai plus qu'à laisser se déverser le restant d'eau qui j'ai accumulé dans mon ventre. Ma forme reste inchangée, de loin, j'ai une taille qui impose le respect. Plus tard, je finirais par me disperser, et m'effacer complètement comme si je n'avais jamais existé.

# Epilogue

L'orage à consommé tout ou partie de la quantité d'instabilité présente dans l'air. Suivant la force qu'il aura eu, et ce qu'il aura laissé derrrière lui, d'autres cellules orageuses seront susceptibles de se former ou non, et pourront peut être évoluer jusqu'à l'orage en suivant le même chemin.

La température sur place à bien baissé, l'air est saturé d'humidité à cause des pluies, un vent frais souffle légèrement. Les conditions ne sont plus réunies pour donner naissance à un nouveau cycle.